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20 novembre 2009 à 18 h 24 min #4307
Jacques-Yves Le Toumelin, un navigateur exceptionnel dans les années 50 et 60.
Le navigateur, Jacques-Yves Le Toumelin, est décédé en début de semaine derniere. Il était âgé de près de 90 ans. Il avait fait le tour du monde dans les années 50 avec son célèbre Kurun. Il a été inhumé à La Turballe.
je vous conseil son livre « LE KURUN » qui relate son tour du monde de 1949 à 1952.parti du Croisic le 19 septembre 1949 Il y reviendra presque 3 ans après.vous trouverez dans ce livre les modes de vie des pays escales où il travaillait pour reprendre la mer un peu plus tard .
un mode de navigation et un équipement qu’on a du mal à imaginer .
un livre avec photos cartes et récit captivant .voici un article ouest france qui lui est consacré .
Le regard volontaire du navigateur. : DRLe navigateur installé dans une maison au bord de l ‘eau avec sa femme, est décédé en début de semaine. Il a été enterré ce vendredi après-midi au cimetière de La Turballe, dans la plus stricte intimité. Il y a deux mois, le 19 septembre exactement, Ouest-France narrait son départ, 60 ans plus tôt, pour un tour du monde. « Le 19 septembre 1949, il n’y avait personne quand je suis parti, à part mon père et l’armateur Bihoré ».
Le 19 septembre 1949, le navigateur Jacques-Yves Le Toumelin quittait discrètement Le Croisic pour une circumnavigation. Le retour en 1952 sera triomphal. Une légende était née.
19 septembre 1949
Il y a 60 ans, jour pour jour, Jacques-Yves Le Toumelin commençait un long périple sur les mers du monde qui ferait de lui un navigateur dans la lignée des Joshua Slocum, le Canadien du siècle précédent, et d’Alain Gerbault. Un autodidacte dont le livre Kurun autour du monde sera un best-seller, inspirant Bernard Moitessier et de nombreux circumnavigateurs.
Deuxième bateau
Son premier bateau avait été détruit pendant l’Occupation par les Allemands. Tenace, le futur navigateur relance un nouveau projet, le Kurun (tonnerre en breton), un cotre norvégien de 10 m, très ventru de coque : déjà « démodé à l’époque », mais qui « tient la mer ». Le voilier prend forme dans les chantiers croisicais. Jacques-Yves, 29 ans, largue les amarres au port du Croisic. « Oui, je m’en souviens bien », précisait en septembre l’homme qui approchait les 90 ans dans un corps qui lui avait joué de vilains tours, mais avec une formidable lucidité et belle mémoire : « Il n’y avait personne, à part mon père et l’armateur Bihoré, qui me connaissait bien. Il me disait : faut pas y aller, tu vas te noyer ! »
Le Kurun, sa maison
Des aventures, le Croisicais les collectionnera, même si ce n’était pas le but : il partait découvrir le monde, et lui-même. Le Kurun, « c’était ma maison. À bord, j’avais tous les livres de Platon. » Parti avec un premier compagnon marin, le skipper le largue au Maroc : « On ne s’entendait pas. On s’est même battu ! ». Il prendra un autre marin, un ancien séminariste, qui posera son baluchon à Tahiti. Il y deviendra photographe et vivra en Nouvelle-Zélande. Le voyage devient solitaire : « La plus longue partie et la plus difficile. » Le skipper se souvenait du Détroit de Torrès, entre l’Australie et la Nouvelle-Guinée, une zone très dangereuse où il a dû rester éveillé 106 heures…
Réception
L’intrépide trentenaire est reçu en grande pompe par l’ambassadeur de France en Afrique du Sud, « M. Gazelle : une limousine est venue me chercher ! » Jacques-Yves n’a pas un sou vaillant, et encore moins de garde-robe. Quand il est invité, on lui prête aussi des vêtements civilisés…
Derniers Indiens Caraïbes
Après un retour triomphal le 7 juillet 1952, il effectuera un deuxième voyage aux Antilles, en 1953-1954, notamment dans l’île Dominique où il découvre la dernière réserve d’Indiens Caraïbes, « avec leur missionnaire, un Vendéen », dont il écrira le récit.
Pas de troisième voyage
Il avait prévu un troisième voyage en Inde, vers les racines de la Sagesse, mais la construction d’une maison voici 35 ans, en face du Traict du Croisic, sur le sable, et l’accueil de ses parents vont changer le cours de sa vie. Il y viendra ensuite sa tante, son épouse Josée et plus tard, leurs trois enfants.
Fuir le modernisme
Le vieil homme avait rangé son sextant depuis bien longtemps et s’était enfermé comme pour mieux fuir la fureur du monde. Écœuré de la violence du monde moderne, lui qui avait aimé les peuples de l’Océanie, il s’était mis à dévorer les écrits sur la spiritualité, dont ceux de René Guénon, qu’il admirait.
Sagesse
Sa sœur, mariée à Jean-François Revel, est adepte du bouddhisme tibétain. Son épouse aussi. Jacques-Yves s’était rapproché de la sagesse orientale et invitait dans sa maison des maîtres tibétains, recherchant la méditation. Son neveu, Matthieu Ricard, est le traducteur du Dalaï-Lama. Quand je l’ai rencontré, voici deux mois, le grand navigateur ne voyait plus et c’est la main dans la main du visiteur qu’il gardait le fil de la relation humaine, étendu sur son lit. Sa mémoire restait vive, ses souvenirs nombreux. Il se rappelait les peuples découverts, les illusions perdues aussi. Et revenait à la métaphysique. Après la découverte du monde physique, le voyage intérieur, dans la lecture et la méditation, l’avait ramené à lui-même. Sage.Jacques-Yves Le Toumelin, un navigateur exceptionnel dans les années 50 et 60. : DR
Le navigateur, Jacques-Yves Le Toumelin, est décédé en début de semaine. Il était âgé de près de 90 ans. Il avait fait le tour du monde dans les années 50 avec son célèbre Kurun. Il a été inhumé cet après-midi à La Turballe. Il est décédé en début de semaine, à son domicile près de la mer, entre La Turballe et Guérande. Il est parti, tranquillement, à la maison, comme il le souhaitait, entouré des siens. Le 19 septembre dernier, il fêtait le 60e anniversaire de son départ du port du Croisic pour son tour du monde.
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