Suite à un matage un peu mouvementé, le tambour de mon enrouleur s’est cassé, la moitié est tombé à l’eau… et aucune chance d’enrouler la drosse sans que ça ne passe par dessous et pose des problèmes…

L’enrouleur n’est pas très récent, je n’en connais ni la marque ni le modèle, et les recherches que j’ai fait me donnaient des tambours en pièce détachée à plus de 130 €, dont je n’étais de toute façon pas certain que ce soit les bons. Je ne tenais pas trop à changer l’enrouleur cette année non plus, d’autant qu’à part ce problème, il marche parfaitement.

J’ai donc tenté une réparation à base de fibre, d’epoxy et de mastic epoxy. Je n’ai pas de photo de l’enrouleur avant la réparation, mais c’est assez facile de voir sur les photos où il y a des trucs qui manquent !

Les produits utilisés (sur un site pris au hasard) :

Se donner des supports

La première étape à constitué à me donner des supports en roving (160g) / epoxy qui me serviront ensuite à appliquer le mastic là où il manque de la matière. Je fais ça sur un sac poubelle sur la table du carré. Ca n’a pas besoin d’être très précis ni très joli, ce sera de toute façon redécoupé et poncé. Note amusante : les lettrages du sac se sont décalquées sur mes pièces et j’ai maintenant un pinceau magique !

J’ai collé ces pièces sur le tambour à l’epoxy, en m’aidant de scotch pour tenir ça en place le temps de la prise. Avec le recul, j’aurais été bien inspiré de passer une première couche « d’accroche » d’epoxy au préalable (je l’ai fait, mais à posteriori), je pense que ça aurait mieux pris. Sans que ce soit catastrophique, j’ai eu beaucoup de bulles (grosses bulles), mais l’idée était d’avoir un support, pas une pièce qui était pour rester. Comme on peut le voir sur la dernière image, la pièce de gauche manquait de beaucoup de matière, la chance que j’ai eu c’est d’avoir sous la main un rouleau de scotch de masquage, dévidé au diamètre exact de l’intérieur du tambour ! Je n’ai eu qu’à le maintenir en place et le recouvrir d’un scotch plastique (rouge) qui ne colle pas à l’epoxy.

Recréer la matière perdue

Une fois la pièce sèche, j’ai bourré les parties manquantes au mastic epoxy, en faisant particulièrement attention à bien appuyer là où ça devait s’accrocher. Ici, je rempli, j’en met beaucoup plus que nécessaire, et je le fait en plusieurs passes, en laissant sécher entre les couches. Ca doit me donner assez de matière pour retrouver la forme d’origine avec la ponceuse. Au plus c’est épais, au plus c’est dense, mieux c’est.

Rigidifier l’ensemble

A ce stade c’est déjà assez proche de ce que je veux, mais du mastic, même epoxy n’est pas structurel et n’offre pas une grosse résistance mécanique. Pour la solidité, je fibre par dessus. J’ai choisi du roving en 160g, c’est un tissus très léger, mais vu les angles que j’ai à couvrir, mieux vaut ça qu’un gros mat qui refusera de se plier à la forme ! Par contre, tissus léger dit découpe délicate… il suffit presque de le regarder pour qu’il s’effiloche !

Je me donne un gabarit, fait dans les disques de fibre de la première étape. et je colle au scotch de masquage le gabarit sur la fibre. Avec les ciseaux, je rase le gabarit, ce qui donne une découpe nette, le tissus étant tenu à l’extérieur par le scotch, et on découpe dans le scotch.

Il « suffit » alors de stratifier le tambour avec ces pièces (j’ai des demi-lunes, et des parties rectangulaires de tailles diverses pour l’intérieur), là encore, on peut déborder, c’est la ponceuse qui fera la finition, et mieux vaut lui donner de quoi travailler que de se retrouver à poncer la pièce d’origine.

Faire les finitions

Vient l’étape de la finition, j’ai des couleurs différentes, une surface irrégulière (c’est du tissus). J’ai acheté un petit tube de gelcoat noir que j’ai appliqué, là aussi en couche épaisse. Vous connaissez la musique, c’est la ponceuse qui doit ramener ça à une surface lisse. Généralement en gelcoat, je considère la (les) première(s) couche(s) comme du masticage, pour combler les creux, les dernières couches servant à réellement finir.

Pour ce qui est du ponçage, j’ai mis le tambour d’enrouleur entre deux flasques qui habituellement servent à tenir la bobine de fil de mon imprimante 3D. Le tout monté sur une perceuse, il n’y a plus qu’à faire tourner la pièce comme dans un tour et à poncer en tenant le papier statique. C’est la théorie, la pratique est un peu moins évidente ! :)

Partir naviguer

Le résultat n’est pas très joli, mais je n’ai plus de gelcoat pour une autre couche, et avant de remettre du budget dedans, je me dis qu’on va mettre le tambour à l’épreuve une petite saison. Si ça tient (ça devrait, c’est apparemment très costaud), je rachèterai un tube de gelcoat et y passerai le temps qu’il faut !

En attendant, la saison est ouverte !

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À propos de Alain Diart

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