La cloison de la descente est un endroit où on a tendance à vouloir accrocher des tas de trucs, des vides poches, la vhf, des afficheurs pour l’électronique du bord (de l’autre côté, mais c’est souvent traversant). C’est en particulier vrai concernant la cloison tribord située au dessus de la couchette cercueil : c’est une zone un peu morte du bateau, un espace perdu, et un espace perdu sur un bateau de cette taille, ce n’est pas trop envisageable. Mon Edel 4 ne dérogeait pas à la règle et l’ancien propriétaire avait installé ses vides poches et sa vhf à cet endroit. Le tout vissé directement dans le gelcoat et dans la fibre. Il restait pas mal de trous de vis d’anciens trucs démontés depuis, ce que je ne trouvais pas très esthétique.

Je ne voulais donc pas perdre cet espace de rangement, mais rendre ça un peu plus plaisant au regard et plus à même d’évoluer (comprendre y fixer de nouveaux trucs quand ça me chantait) sans transformer la cloison en gruyère. En plus, visser dans la fibre, ce n’est ni aisé ni n’offre une fixation trop fiable en particulier si on ne veut pas traverser. J’ai donc décidé d’habiller la cloison, et pour ça j’ai utilisé le plancher en CP marine de l’annexe stockée dans le coffre pendant des années et qui partait en poussière (l’annexe, le plancher était dans un état assez remarquable). Du CP de qualité gratuit, ça ne se perd pas :)

Comme toujours dans ces cas là, rien n’est droit, et le plus simple est de recourir à des gabarits, découpés sur place. Et pour ce projet j’ai choisi le carton (du papier craft ou de petites lattes de cagettes auraient pu également faire l’affaire). Le carton est plus rigide que le papier, risque moins de se déchirer et se manipule plus aisément que les lattes qu’il faut coller à la colle chaude.

Après un ponçage pour faire sauter le vernis, et reprendre quelques creux (c’était un plancher d’annexe, il y avait des traces de gravier), j’ai découpé mes panneaux à la défonceuse, en m’aidant d’une règle, ce qui je trouve assure une coupe bien plus droite qu’à la scie sauteuse, et implique moins de ponçage pour retrouver cette coupe droite. Et je n’ai pas de table de découpe ni de scie circulaire ou sur rail, c’est ce que j’ai trouvé de mieux pour ce travail. Les panneaux ont été vernis à l’epoxy qui aura tenu 5 ans sans soucis liés aux UV, et n’avaient pas à l’époque où j’ai du me séparer du bateau perdu leur brillant.

J’avais un afficheur loch/speedo sur tribord qui dépassait d’une manière assez proéminente. Je ne voulais pas spécialement le rendre visible alors j’ai surélevé les panneaux par un cadre en tasseaux carrés. Ce qui nous fait des découpes d’angles pas très simples et ne correspondant pas à ceux de ma boite à onglets. Ce que j’ai trouvé de plus simple était de faire une première découpe approximative, présenter les deux tasseaux l’un contre l’autre et scier au milieu. Après plusieurs coupes, ça fini par s’assembler d’une très jolie manière.

Ne souhaitant pas que ce cadre soit trop visible, j’en ai peint la tranche en noir.

J’ai également installé un ruban de led multicolore le long du cadre, pour une ambiance au choix et avec des animations qui ont fait la joie des petits à l’époque ! Et aussi pour que le papa se la pète en mode « quand on navigue de nuit, tu allumes en rouge, les cartes restent lisible mais t’es moins ébloui »… Bon… J’ai navigué une fois de nuit, la carto c’était mon téléphone, ça n’a donc jamais servi :D

Les rubans de led étaient adhésifs, mais ça ne collait pas fort malgré les pinces, alors j’ai imprimé de petits pontets à visser (et je crois que c’était mon tout premier projet d’impression 3D). Nulle doute qu’on trouve ce genre d’accessoire en GSB mais c’est amusant à faire, ça coûte rien, et pendant que l’impression se fait, on ne court pas les magasins et on peut continuer ses travaux :)

Le panneau a été collé au sika à la cloison, maintenu en place le temps de la prise par des tasseaux en guise d’étai, et 4 vis (les dernières que verront la cloison) !

Le résultat n’est pas vilain, et côté pratique, c’est impeccable. Les vides poches ont retrouvés leur place, mais le truc le plus utile selon moi aura été de tendre une garcette entre deux pontets récupérés lors du changement de ma girouette (ce qui la fixe sur le mât), pour y stocker mes amarres.

J’ai depuis changé de bateau, et compte refaire la même. Mais cette fois ci, j’envisage des panneaux qu’on pourrait ouvrir, pour y ranger mes outils dans de la mousse découpée (mes clés, tournevis, …). Aucune idée de quand je lancerai ce nouveau chantier, mais je viendrai modifier cet article alors !

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À propos de Alain Diart

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