Remplacement de la dérive d’un Edel 730 (1ère partie)

Bonjour à toutes et à tous,

Récit d’un amateur en bricolage nautique.

Mon Edel 730 DL « PRELUDE » porte le numéro de série 50. Le Der des Ders !

Sauf erreur de ma part, c’est le dernier de la série. Le premier propriétaire étant un médecin de St Tropez !

Ma dérive s’est coincée à plusieurs reprises soit en position haute ou basse. J’ai mis cela sur le compte d’algues ou de coquillages etc…

Cet été, elle s’est coincée en position haute après l’avoir relevée normalement à l’aide de sa chaîne inox..

A) Grutage

J’ai sorti mon Edel 730 sur le chantier Technique Plaisance de Port-Leucate (11) pour l’anti-fouling etc… et m’attaquer à cette dérive. Seul pour effectuer mes travaux, sans lieu privé où entreposer mon voilier et prendre son temps, j’ai préféré le placer dans un chantier et m’entourer d’une équipe dynamique de bons conseils au cas où !

B) Descente de la dérive

Par chance, la dérive n’était pas entièrement logée à l’intérieur, elle dépassait de 3 cm+/-. J’ai fixé une pince étau sur la sortie de plaque et à l’aide d’un marteau, j’ai frappé intelligemment dessus (auparavant j’avais libéré la chaîne de relevage de 10 cm, et mis une cale de protection en cas de chute brutale). Très vite elle a commencé à descendre tout doucement de quelques millimètres et sans gros efforts. Pour la déployer entièrement j’ai dû frapper jusqu’à la fin de course car toujours freinée par quelque chose mais sans blocage excessif. L’opération a durée 20 minutes. Cette dérive, ayant subi l’agressivité de l’eau au fil des années, n’était pas cintrée. Je me suis fait aider pour la faire pivoter sur son axe plusieurs fois jusqu’à un mouvement assez libre et ample. Des petits coups de marteau sur le haut de la dérive en acier ont provoqués, par ondes de choc, le décollement de morceaux d’acier rouillées de plusieurs centimètres. L’origine du blocage provenait bien de cette partie cachée, inaccessible au niveau de l’axe de pivot, n’ayant jamais eu depuis 40 ans un entretien et/ou vérification visuelle !

Pas de doute possible (sauf à être téméraire en mettant la tête dans le sable) il faut enlever cette dérive, mille milliards de mille sabords !

C ) Repérage de l’axe de pivot de la dérive

Mais où est-il ? Sacré nom d’un chien !

Fort du plan d’Alain, j’ai commencé, à l’instinct, à meuler le saumon côté bâbord vers l’avant car personnes sur zone ne connaissait l’Edel 730 donc aucun conseil. Rien de rien saperlipopette ! Plus je meulais plus je me décourageais. Je n’y croyais plus. La zone de décapage s’élargissait. Là j’ai vraiment douté au point où je me suis rendu dans le voilier défaire le plancher à la recherche d’un indice pour trouver cet axe. Rien. J’ai fait une pause dans ma voiture et, en regardant de loin le saumon et ma dérive basse, j’ai eu une révélation. J’ai tracé à la craie la prolongation de la dérive sur le saumon.

Par rapport à mon ponçage d’origine, j’ai poncé vers la gauche et le haut. BINGO ! Quasi de suite j’ai trouvé un semblant de cercle, puis le cerclage en fonte. Ensuite, en creusant avec un petit ciseau à bois, j’ai dégagé le gelcoat. Le boulon en inox dont la tête de 22mm n’avait aucune rouille. Mr Maurice EDEL savait mettre de la bonne qualité inox dans ses voiliers  !

Donc je confirme, la tête du boulon se trouve à bâbord avant du saumon

D ) Retrait de l’axe – boulon fileté en inox

Après avoir dégagé par ponçage, le gelcoat à l’opposé du boulon (côté tribord avant du saumon) un petit cercle en inox de 12 mm apparaît. Le boulon est bien vissé dans la fonte. Impossible de le desserrer.

J’ai vaporisé à plusieurs reprises avec du W40 les extrémités mais aussi à l’intérieur du saumon vers l’axe supposé (que de la rouille en visuel) de chaque côté de la dérive. Le lendemain je me suis fait aider par le patron Jacques qui a fini par desserrer, pas à pas, entièrement le boulon. Je peux vous dire que nous avons sauté de joie ! (c’est fou d’écrire cela hein !).

E ) Retrait complet de la dérive

Pour le retrait complet de la dérive, j’ai galéré car toujours semi-coincée dans le saumon. Cela m’a pris du temps car elle n’était pas décidée la bougresse, malgré les multiples va-et-vient, à quitter son petit logement douillet après 40 ans d’occupation.

Finalement, en mettant un morceau de bastaing sous la pointe basse de la dérive, je l’ai soulevée de 15 cm =/- en la laissant tomber ensuite à plusieurs reprises. La dérive a fini par capituler en sortant du saumon. J’avais gagné et heureux d’avoir accompli ce travail vraiment pas évident pour moi.

E ) Le grattage des parois internes du saumon et vérification

A l’aide d’une lampe frontale, j’ai constaté que les parois internes à l’intérieur du saumon en fonte, ressemblaient à des montagnes russes. J’ai entrepris un grattage fastidieux des deux parois, avec une tige fileté en acier de 12mm de diamètre sur un mètre de long puis de diamètre 14. Un conseil, mettez des lunettes de protection. Pour vérifier l’espace interne, j’ai glissé une planche de contre-plaqué de D1cm H40cm L120cm à l’intérieur. Je l’ai bougé dans tous les sens, elle n’accroche pas aux parois. La vérification est terminée.

Fin de ce 1er récit.

Dans le suivant, je vous parlerai du devis pour fabriquer une dérive en acier et en inox avec les côtes. Le montage.