On appelle très haute fréquence (ou VHF, very high frequency en anglais) la bande de radiofréquences comprise entre 30 et 300 MHz (longueur d’onde de 10 à 1 m). Par extension on appelle aussi communement VHF l’appareil de radiotéléphonie utilisant cette gamme de fréquences.
Les VHF fixes
Elles permettent une liaison instantanée avec les secours (par le canal 16), la réception des bulletins météo et des avis urgents, et la communication avec d’autres stations. Avec une antenne à 15 m audessus de l’eau, leur portée est d’environ 20 milles de bateau à bateau, et 40 milles de bateau à station côtière. Leur puissance maximale autorisée est de 25W, avec un maximum de 55 canaux. Une double ou triple veille permet de veiller simultanément le canal 16 et un ou 2 canaux de votre choix. A noter que les VHF fixes non ASN ne sont plus commercialisables.
La VHF ASN, dite aussi DSC (Digital Selective Call)
Lors de sa mise en service, chaque appareil est codé au numéro MMSI du navire (délivré par l’ANFR), ce qui assure son identification par les services de secours. Il est possible de contacter directement la VHF DSC d’un bateau en composant son code MMSI.
Avantages de la VHF ASN
Avant l’émergence du système ASN, la VHF se limitait aux communications vocales sur l’un des 54 canaux internationaux (ou sur les quelques canaux privés spécifiques à chaque pays) et aux appels d’urgence sur le canal 16. Tout le monde entendait vos communications privées, tandis que les appels d’urgence restaient parfois sans réponse en raison d’une utilisation abusive du canal 16.
- Entrer en contact de façon sélective.
Désormais, le système ASN utilise le canal 70 (156,525 MHz) pour émettre et recevoir des messages numériques. Vous pouvez ainsi contacter un bateau précis, avec la possibilité de passer ensuite en communication vocale sur un canal VHF. Pour une flotte de navires, vous pouvez également émettre et recevoir des appels de groupes.
- Des appels de détresse sûrs et simplifiés.
Le VHF ASN permet d’émettre un message numérique de détresse sur le canal 70 (qui est déjà veillé en permanence par les Cross et qui, à terme, remplacera définitivement le canal 16). Pouvant être reçus par toutes les VHF (classiques et ASN), les appels de détresse ASN incluent toutes les informations nécessaires au déclenchement des opérations de secours : le numéro MMSI du bateau, sa position et l’heure de l’appel (qui peuvent être saisis manuellement ou automatiquement, si l’appareil estconnecté à un GPS via l’interface NMEA). Après avoir sélectionné le type de situation de détresse (sur un menu prédéfini), il suffit d’appuyer sur la touche « Détresse » de votre VHF. Par rapport aux appels d’urgence traditionnels (type Mayday), cette procédure augmente considérablement vos chances d’être secouru à temps.
Les VHF portables
Moyen idéal de radiocommunication et de sécurité pour les petits bateaux, la VHF portable est aussi très utile comme 2e poste à bord d’un bateau équipé en VHF fixe. Leur puissance limitée (1 à 5 W) offre cependant une portée d’environ 5 milles de bateau à bateau, et 8 milles de bateau à station côtière. Avec une antenne de tête de mât, on peut obtenir jusqu’à 30 % de gain de portée.
En utilisation moyenne, leur autonomie est de 6-8 h environ. Pour optimiser les accus, respectez les durées de charge préconisées. En général, effectuez des recharges proportionnelles à la durée d’utilisation (ex : 3 h pour 1 h de service). Évitez de laisser les accus trop longtemps déchargés. Si la capacité d’une batterie Ni-Cd diminue, cela peut provenir de son « effet mémoire » : déchargez-la complètement, puis remettez-la en charge. Il est utile d’avoir un chargeur 12 V, directement branché sur les batteries du bord. Les batteries de type Ni-Mh ou Li-ion ont l’avantage de ne pas avoir d’effet de mémoire.
Placez votre VHF fixe à la table a cartes, en veillant à laisser accessibles les connexions. L’antenne doit être placée le plus haut possible, en tête de mât pour les voiliers (antenne 3 dB) et sur la cabine pour les vedettes (antenne 6 dB), en utilisant du câble coaxial de 50 Ohms (à protéger en entrée et sortie de mât par des passe-fils caoutchouc). Ne lovez pas l’excédent de câble d’antenne, coupez-le ou stockez le en longueur. Un passe-pont assurera l’étanchéité de votre installation. Enfin, on évitera les interférences radioélectriques en équipant l’alternateur du moteur d’un antiparasite.
La nouvelle réglementation
- Votre VHF doit être déclarée auprès de l’Agence Nationale des Fréquences, qui vous délivrera gratuitement une licence d’exploitation, ainsi qu’un indicatif d’appel personnel (MMSI). L’imprimé de demande de licence est disponible en téléchargement au chapitre ‘S’informer’ de cet article et auprès de l’ANFR. La licence, document international, doit se trouver à bord. Elle est renouvelée tous les ans par tacite reconduction. Signalez toute modification ou changement d’appareil à l’ANFR, qui vous délivrera une nouvelle licence.
- Un bateau équipé d’une VHF doit posséder le « Code International des Signaux » (ouvrage n° 32 du SHOM).
- L’utilisation des VHF est interdite à terre.
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Seules les VHF homologuées sont admises sur les voiliers battant pavillon français
Pré-requis pour un utilisateur
Pour une VHF classique
- Il doit être titulaire d’un Certificat Restreint de Radiotéléphoniste (CRR), délivré par l’ANFR après réussite d’un examen.
Pour une VHF ASN
- Il doit être titulaire d’un Certificat Restreint de Radiotéléphoniste (CRR), délivré par l’ANFR après réussite d’un examen.
- Il doit avoir un numéro MMSI.
- Consultez d’abord le site www.anfr.fr (puis l’entrée : Radiomaritime).
- Pour vous inscrire au CRR : appelez le 03 29 42 20 74.
- Pour une demande de licence et de numéro MMSI, appelez le 03 29 42 2068.
